PRIME A LA CASSE : VENTES DOPEES ET L'EMPLOI ?

Publié le par Catherine leininger

L'année qui s'achève aura été la meilleure depuis 2001 pour les ventes de voitures neuves grâce notamment à la prime à la casse et au bonus écologique, mis en place il y a un an, et dont les montants vont être revus à la baisse dès le début 2010.

Après un mois de novembre très positif, les immatriculations de véhicules neufs ont augmenté de 40% en décembre. Au total, plus de 2.5 millions de voitures neuves ont été vendues cette année et 2.05 millions en 2008.  Renault et PSA ont enregistré une hausse de leurs ventes de 12%.


Les paradoxes de la prime à 1000 € :

Elle dynamise le marché du neuf mais assèche celui de l'occasion. Les familles et les personnes les plus modestes auront de plus en plus de mal à trouver leur bonheur sur le marché de l'occasion, car tout le monde, loin de là, n'a pas les moyens d'acheter un véhicule neuf, même avec les ristournes généreuses des constructeurs qui s'additionnent à la prime.

Les casses sont engorgées à un point tel que les concessionnaires ont du mal à faire détruire les véhicules repris dans le délai légal fixé par l'Etat.

Moins de ventes de pièces d'occasion, moins de ventes de véhicules d'occasion, moins de réparations, puisque les véhicules neufs ont investi le marché français : les garagistes indépendants sont les premiers à pâtir de cette mesure et nombre d'entre eux ont déjà mis la clef sous la porte.

Cette mesure a favorisé l'achat de petits cylindrées (Renault Twingo, Citröen C1, Peugeot 107),  essentiellement produites hors de France, dans des pays à bas coût, dont la Slovénie pour la Twingo, la Citrôen C1 et la Peugeot 107 en République Tchèque, la Fiat 500 en Pologne, ce qui est loin d'être favorable à l'emploi en France et le chômage partiel mis en place par les grands groupes industriels est toujours à l'ordre du jour. Ces mêmes constructeurs automobiles devraient annoncer de nouveaux plans de licenciements début 2010.

Les marges des constructeurs et des concessionnaires ont été réduites à peau de chagrin et le dispositif se révèle fort coûteux pour l'Etat. Les constructeurs automobiles vont avoir de grosses difficultés à financer leurs unités de Recherche et Développement car il est nettement moins rentable de vendre une petite voiture qu'une grosse berline ou un 4X4.

Si cela a permis à l'industrie automobile de réduire ses stocks d'invendus de petits véhicules moins polluants et moins consommateurs d'énergie, cette mesure n'a pour autant pas permis le développement du marché des véhicules hybrides contrairement au marché américain où ce type de véhicules a bénéficié de crédits d'impôts. Le gouvernement français a choisi de mettre en place dès l'année prochaine un crédit d'impôt de 5000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique.

L'augmentation des ventes de ces véhicules " urbains ou inter-urbains ", il s'agit , dans de nombreux cas, d'un deuxième véhicule au sein d'une famille, utilisé principalement pour effectuer le trajet domicile-travail, ne favorisera pas l'utilisation des transports en commun ou alternatifs, pour se rendre sur son lieu de travail, pour diminuer la pollution et faire faire des économies aux ménages sur ses frais de déplacement et entretien de sa voiture.

Si les véhicules vendus sont moins polluants car la prime à la casse à eu l'avantage de renouveler un parc vieillissant, la pollution elle reste globalement constante du fait de l'augmentation elle aussi constante du parc automobile.


Un flop pour le grenelle de l'environnement !.











Publié dans Economie

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