ATTENTAT DE KARACHI : TRANSPARENCE REQUISE

Publié le par Catherine LEININGER

Depuis plusieurs jours, de nombreuses pistes ont été évoquées lors de cet attentat qui a causé la mort de onze français. Journalistes ou politiques, chacun a sa version des faits et les hypothèses vont bon train avec l'évocation de liens entre attentat, versement de commissions et rétrocommissions à un point tel qu'aujourd'hui le message est particulièrement brouillé.

 

En matière de droit, la suspicion ou la supposition d'un acte frauduleux n'est pas une preuve.

 

Ceci posé, plusieurs décisions récentes sont troublantes et dans tous les cas m'interpellent :

 

B. Accoyer et J.L. Debré se sont opposés à la transmission de documents utiles à la compréhension du dossier,

F. Fillon s'oppose également à une perquisition et au bon déroulement de l'enquête, de son volet financier par le juge Van Ruymbeke (enquête de la DGSE en 1995 ),

la demande du juge Trévidic concernant la déclassification ponctuelle de certains dossiers n'a toujours pas abouti alors qu'elle remonte au mois de mai 2010.

 

Pourquoi de telles entraves au bon exercice de l'enquête judiciaire ?

 

Le Président de la République avait pourtant annoncé samedi en marge du sommet de l'OTAN  " .... , que la justice fasse son travail et naturellement l'Etat aidera la justice en communiquant tous les documents "

 

La transparence est la seule façon de mettre fin à ce climat de suspicion : toutes les personnes ayant été partie prenante dans cette affaire doivent être auditionnées, toutes les pièces et rapports utiles au bon déroulement de l'enquête doivent être remis aux magistrats et les juges d'instruction doivent pouvoir instruire en toute sérenité sans aucune pression politique ou journalistique.

 

Dans le cas contraire, une partie de la classe politique sera discréditée pour longtemps. A dix huit mois d'une élection majeure, c'est un risque calculé certes mais qui laissera des traces indélébiles.

Publié dans politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article