AVEC OU SANS OGM : LE RAPPORT CO-EXTRA

Publié le par Catherine leininger

L'INRA a lancé en 2005 un projet sur la COexistence et la TRAçabilité des filières OGM et non-OGM. Ce programme européen baptisé CO-EXTRA a rendu son rapport après 4 années de recherche.

L'objectif de ce projet de recherche était de fournir aux consommateurs, industriels et agriculteurs, des méthodes de gestion et d'information fiables leur permettant un libre choix face à l'utilisation ou non d'OGM. Avec 52 partenaires issus de 18 pays d'Europe, de la Russie, du Brésil et de l'Argentine, ce projet a été financé à hauteur de 18.5 millions d'euros par le 6ème programme cadre de l'union européenne dans la priorité " qualité et sûreté alimentaires ".

CO-EXTRA a travaillé sur différents thèmes :

- coexistence entre cultures et filières OGM et non OGM ( cultures conventionnelles ou biologiques),
- traçabilité des OGM et produits dérivés,
- information : étiquetage fiable des produits, préservation du choix des acteurs à toutes les étapes des filières, depuis les semences jusqu'aux aliments destinés aux hommes et aux animaux.


Ce rapport à fait l'objet d'une conférence suivie de débats au palais du Luxembourg du 3 au 5 juin : un point de vue complet sur la question de la coexistence des filières OGM et non OGM.

Il s'avère que la coexistence entre OGM et non OGM est impossible sans contamination transgènique avec les pratiques agricoles actuelles. Ceci implique de renforcer les mesures d'isolement bien au-delà des distances de " sécurité "jusque là préconisées ou de créer des zones de production dédiées afin d'éviter au maximum une contamination. Concernant la pollution accidentelle, les chercheurs ont mis sur pied des modèles permettant d'évaluer les distances minimales entre les filières en fonction de divers paramètres : zones cultivées, taille des champs, sens du vent, géographie locale.... la distance requise dans certains cas peut atteindre 300 mètres : le pollen du maïs lui, est peu volatil..., mais d'autres pollens peuvent voyager jusqu'à 30 kilomètres.

Actuellement, les produits OGM cultivés ou importés en Europe sont majoritairement destinés à l'alimentation du bétail. Ces mêmes animaux nourris aux OGM ne sont pas étiquetés....un mélange des genres inquiétant et une source de pollution. La séparation des filières induirait un surcoût pouvant atteindre 13% du chiffre d'affaires selon ce qu'affirme certains industriels.

Afin de préserver l'agriculture sans OGM, le rapport préconise fortement de revenir au seuil de contamination de 0.1%, le seuil européen d'étiquetage en vigueur actuellement est de 0.9%. Il n'est en fait qu'un compromis politique sans réel fondement scientifique et qui consiste à légaliser la pollution transgénique...

La coexistence des filières traditionnelles et OGM ne peut être assurée dans l'Union européenne que si l'étiquetage "  non-OGM " ou " sans OGM " est rendu obligatoire y compris pour l'alimentation des animaux. La loi française du 25 juin 2008 relative aux organismes génétiquement modifiés, demande au Haut Conseil des biotechnologies de se prononcer sur la définition du " sans OGM " et de définir un seuil réglementaire de contamination compris entre 0.1 et 0.9%. Gageons qu'il lira ce rapport avec le plus grand intérêt....alors que la commission européenne n'a de cesse de promouvoir les OGM.

Publié dans Environnement

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