LES FRANCAIS ET LE LIVRET A

Publié le par Catherine LEININGER

Petits épargnants ruinés par leurs banquiers en mal d'acrobaties spéculatives, entrepreneurs en panne de crédits, salariés inquiets pour leur emploi, tous tiennent les banquiers responsables de la crise!. D'autres épargnants ont découvert qu'ils étaient exposés aux actions "pourries" ou qu'ils avaient pris une "option dynamique" pour leur assurance vie sans en mesurer réellement les risques, peut être mal conseillés ou complètement rassurés par leur conseiller financier ou assureur. Dans tous les cas, ils ont fait confiance aux professionnels de la banque et de la finance.

C'est dans ce contexte précis que les dirigeants des grandes banques sont tous tombés de leur piédestal. Daniel BOUTTON, PDG de la Société Générale, les banques dont DEXIA (la banque des collectivités locales), sauvée in extremis par les Etats Belge et Français, les pertes de NATIXIS, filiale des Caisses D'épargne et Banque Populaire (elles avaient vendu des actions de Natixis à leurs clients au prix de 19.95 euros, aujourdh'ui, le titre ne vaut plus que 1.13 euro), le Crédit Agricole, la banque française qui serait la plus touchée par la crise avec une dépréciation d'actifs de près de 7 milliards d'euros. Vous ajoutez à cela, les salaires, les bonus, stock-options, l'argent gagné par les traders, vedettes des salles de marché, et vous comprendrez pourquoi les banques sont devenues le symbole d'un capitalisme honni dans l'hexagone.

Face à cette grave crise de confiance généralisée, les français ont modifié, depuis quelques mois, leurs comportements. Ils ont rapidement déplacé leurs produits d'épargne vers des valeurs sures telles que le livret A rémunéré à 2.5% depuis le 1er février. Aujourd'hui, l'on voudrait nous faire croire que les français n'ont jamais autant épargné, que leur bas de laine est bien rempli. La vérité est ailleurs : toutes les statistiques montrent que le taux d'épargne, qui était de l'ordre de 15.9% au début de 2008 est retombé à 15.4% à la fin de l'année, preuve s'il en est, que les français "grignotent" leurs économies. le pouvoir d'achat ralentit aussi puisqu'il se situe à 1.1% en 2008, ce qui ne sera pas générateur d'épargne et de relance de la consommation. Nous avons tous conscience aussi de l'inflation des prix : alimentaire, loyer, assurance, électricité, gaz, téléphone.. et qu'il sera, dans de telles conditions, difficile de ne pas continuer à puiser dans ses réserves.... pour ceux qui le peuvent encore.

D'autres pensent que les placements tels que l'assurance vie pourraient avoir à nouveau le vent en poupe...ce qui me semble plus qu'incertain au vu des pertes enregistrées par les détenteurs, qui commencent à avoir une idée très précise de ce que la crise leur aura coûté en 2008 (envoi de leur relevé de situation). Face à une inflation qui stagne aux alentours de 1%, l'assurance vie en EUROS pourrait rester un placement sûr et attrayant. A voir ! .

la bourse de Paris, quant à elle, suscite toujours autant d'inquiétude avec un CAC40 tombé à 2750.55 points (pour mémoire 6000 points en 2000) et des volumes d'échange nettement inférieurs aux années précédentes.

Alors, le Livret A, valeur refuge sure et non anxiogène, assurément oui, en cette période si troublée!.

Quelques définitions :

KRACH : forte baisse des cours accompagnée de mouvements de panique
HEDGE FUNDS : fonds d'investissement d'un type particulier. Traduction littérale = fonds de couverture, c'est à dire placement de protection contre les fluctuations des marchés. Une telle définition devrait les faire pencher du côté des fonds sans risque. Or, au contraire, il s'agit de fonds particulièrement risqués. Ils sont peu ou pas réglementés et souvent implantés dans des paradis fiscaux.
LBO : leverage Buy Out = rachat par des fonds d'investissement ayant un fort recours à l'emprunt, dont le remboursement est supporté par l'entreprise elle-même (voir article du Monde qui dénonce le scandale des LBO)
PROFIT WARNING : annonce faite par une Société de la dégradation future des ses résultats
PER : rapport cours / bénéfice
DIVIDENDE : somme que détache une action et qui correspond aux bénéfices distribués par une Société
CAC40, DOW JONES, NIKKEI, DASK, NASDAQ,FTSE : indices boursier français, américain, japonais, allemand, américain NTIC, anglais
TRADER : spéculateur pour le compte d'un établissement finnancier
GOLDEN BOY : tout individu plus jeune que vous et qui gagne plus que vous tous en s'amusant sur les marchés...

Pourquoi ne formerait-t-on pas dès la classe de seconde les générations futures à ces notions et mécanismes de l'économie et de la finance. Des adultes responsables, avertis et initiés. J'ai tant entendu mes voisins, mes amis, des mamies et des papys, des jeunes et des vieux faire la même remarque : "si j'avais su".

Publié dans Economie

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