L'ETAT FAIT MAIN BASSE SUR LES RETRAITES COMPLEMENTAIRES
La Poste a changé de statut. Et ses employés contractuels, qui dépendaient jusqu'ici de l'Ircantec, relèveront désormais du régime commun des salariés du privé : l'Arrco-Agirc. Conséquence : les futurs embauchés de La Poste devront s'acquitter de cotisations plus élevées que celles de leurs collègues pour, plus tard à l'heure de la quille, toucher des pensions plus faibles. Un gros mensonge du gouvernement qui a toujours affirmé que le changement de statut ne changerait rien pour les employés de La Poste. Mais c'est presque un détail...
Car l'Ircantec, dont La Poste représente un tiers des adhérents, se plaint de la diminution attendue de ses recettes. Moins de nouveaux cotisants, plus d'anciens partant à la retraite... forcément.
Le manque à gagner est estimé à cinq ou six milliards d'euros, calculé sur... cinquante ans, l'Ircantec réclamant une compensation pour les cotisations d'employés qui ne sont pas encore nés, revèle l'association Sauvegarde Retraites. Ubuesque.
Théoriquement, c'est l'Etat qui devait mettre la main à la poche pour remédier au déséquilibre engendré par ses propres décisions. Mais Christian Estrosi a eu une idée détonnante : que l'Arrco-Agirc s'acquitte de la douloureuse ! Et les cotisants du régime commun (les salariés du privé) devront donc signer un chèque d'environ cinq milliards d'euros à l'Ircantec (fonctionnaires contractuels et élus).
Scandaleux ? Pas pour les sénateurs, qui ont fait passer l'amendement en question... comme une lettre à la Poste.